Tournoi de Mölkky 2024 : une finale bon esprit

Mardi 27 août, 8 équipes se sont constituées autour d’un pique-nique pour un tournoi de mölkky, dans une ambiance estivale, sympathique et amicale.

Nous étions nombreux, les rires et exclamations fusaient malgré certaines défaites parfois rapides, tout contents que nous étions d’être rassemblés autour de ce petit événement sans prétention… jusqu’à la finale !

Les vainqueurs et les vaincus de cette dernière épreuve tenant chacun à donner leur version des faits, nous vous laissons vous faire votre propre idée.

Pour tous les autres, nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine, dans la joie et la bonne humeur !

Le mölkky victorieux, par Benjamin

Sous les auspices bienveillants du soleil et dans la douce complicité d’une pause entre collègues, se déroula la plus glorieuse des joutes : le tournoi de Mölkky annuel de l’ASCE.

Comme dans un tableau de maître, chaque joueur avançait, prêt à marquer de son empreinte cette bataille si singulière. Au cœur de cet affrontement, une équipe s’imposa rapidement comme l’élue des dieux de la quille : l’équipe B comme Bravo. Avec la précision d’archers légendaires, la sagesse de vieux sages et il faut le dire une dose infime de chance, leurs tirs ne manquaient presque jamais leur cible.

Sous les regards admiratifs (ou jaloux ?), les quilles s’écroulaient les unes après les autres, au rythme d’une chorégraphie implacable. Comme le soleil à son zénith, l’équipe Bravo, irrésistible, triomphante, inscrivant son nom au panthéon du Mölkky.

Mais, mes chers lecteurs, que serait une victoire sans un adversaire valeureux, sans un tremolo tragique dans cette symphonie de succès ? Là réside le véritable drame : Mathieu.

Ô pauvre Mathieu ! Que d’efforts prodigués, que de sueur versée dans l’espoir de renverser l’ordre établi ! Pourtant, les dieux du Mölkky, capricieux et cruels, ne daignèrent point sourire à notre camarade en ce jour fatidique. Ses tirs, bien que puissants, manquaient de cette grâce subtile qui sied aux vainqueurs. Les quilles se dressaient devant lui, insolentes et inébranlables, comme des forteresses imprenables. Et quelle désillusion pour lui, qui nourrissait tant d’espoirs de gloire ! Après chaque lancer infructueux, l’on pouvait voir sur son visage s’inscrire un désespoir profond, ce mélange d’amertume et de frustration qu’on appelle le SEUM.

Ah ! Quelle tragédie de voir s’échapper la victoire, glissant entre les doigts tel un sable insaisissable ! À mesure que l’équipe BRAVO célébrait son triomphe, le regard de Mathieu se faisait plus sombre, tandis que son cœur, sans nul doute, sombrait dans les abîmes de la défaite. Ainsi s’acheva ce tournoi épique, où la lumière du succès éblouit les uns tandis que d’autres goûtaient à la potion amère de l’échec.

Le mölkky hasardeux, par Mathieu

Rien que le nom de ce jeu est hasardeux : Molkky ? Mölky ? Molky ? Molki ? Le nombre de joueurs également : 2-3-4 par équipe ?

En cet après-midi où personne ne savait même si le temps était chaud ou non, si l’ombre allait manquer ou non, s’il fallait prévoir un picnic (pique-nique ? pic-nique ?) ou non, ou encore l’heure et le lieu du rdv, l’aléatoire démarrait fort : les participants arrivaient au hasard, certains piyckkqnyickquaient déjà sur place, se laissant aller à l’incertitude plutôt qu’à la prise en main de leur destin. Le nombre de participant fluctuait donc tels les numéros d’une loterie improbable, et l’on ne savait pas encore de quelle manière les équipes seraient constituées. Se mettre en rang d’oignons ? En random assurément.

Benjamin, maître de l’aléatoire, proposa alors perfidement de faire appel à sa machine soi-disant équiprobable pour faire les équipes au gré de tirages au sort de numéros par « la main de Dieu ». Dans ce gloubi-boulga (globi boulga ?) machiavélique, une paire sortit tout de même du lot : l’équipe Aglaé-Mathieu semblait en effet avoir toutes les compétences d’adresse et de sens du jeu pour ne rien laisser au hasard. A ses côtés, les autres équipes paraissaient ridicules, telles la triplette Benjamin-Baptiste-Clothide, la BBC comme on dit dans le milieu du bâtiment (ici surtout basse consommation d’adresse).

Le jeu put alors démarrer, à une heure incertaine. Les rythmes étaient bien sûr chaotiques, avec une victoire éclair à noter pour la paire AM (50 à zéro), alors que la BBC faisait traîner en longueur, avec une chance déjà inouïe.

Survint alors une première opposition entre AM et BBC, une sorte de BBCAM (instrument conçu pour surveiller les mouvements encore un peu aléatoires des bambins). L’âme de l’AM était la maîtrise, et le début de match fut effectivement une sorte de lame de fond : la BBC était plus basse que tout, touchait même plus bas que le fond quand Benjamin frôlait le 3e zéro à un millimètre et un rebond chanceux près. L’AM chantait quant à elle son jeu, flirtant rapidement avec la victoire (de la musique donc), quand la BBC consommait ses tours et son énergie sans vraiment monter dans le score.

C’est alors que la BBC diffusa encore plus largement ses ondes providentielles. De façon improbable on commença à voir l’AM en peine, ratant de rien la quille victorieuse et retombant à 25 à une quille près. La BBC, qui lançait pourtant au hasard, voire les yeux fermés, touchait les bonnes quilles malgré des rebonds aléatoires. Elle arracha la victoire de cette façon, alors que le coup suivant l’adresse de l’AM aurait évité cette improbabilité.

Soit, la BBC se qualifiait, mais l’AM légère reprenait ses esprits et empochait bien la seconde place qualificative du groupe grâce à ses victoires incontestables sur les autres âmes participantes. Les demi-finales débutaient.

Est-ce la peine de signaler que même l’équipe des organisateurs, en l’occurrence la triplette Louis-Chloé-Lucie fut terrassée par l’AM lors de la première demi-finale ? Je ne le crois pas. En revanche, c’est encore par une improbable chance que la BBC vint à bout de la sienne. La finale de la revanche allait pouvoir se jouer, et nul ne doutait que le hasard ne pouvait encore une fois à ce point entraver le destin.

Et pourtant. Dès le début du match la BBC semblait faire jouer ses ondes, lançant à l’aveugle pour des retombées favorables. L’AM semblait pour autant prendre le bon chemin grâce à son adresse, et était même bientôt proche de la victoire. Mais la BBC envoyait ses vagues à l’AM, ses vagues de mauvais sort, et l’AM rata de peu d’être tranchante. Il ne pouvait pourtant en être autrement après toute cette succession d’infortune : l’AM n’allait pas encore perdre ignoblement avec autant de guigne !

On savait en tout cas que son adresse lui permettrait de terminer la partie en deux coups, et pour la BBC c’est Baptiste (soit le B de Basse je vous rappelle : suivez !) qui avait le bâton en main. Aucune chance donc pour que sa basse maîtrise ne lui permette d’atteindre le 8 manquant, collé à une autre quille. Lui-même n’y pensait pas : il n’allait pas tenter le diable, et se contentait de viser plusieurs quilles. Il eut alors un mouvement assez chaotique de lancer, qui fit secouer sa chevelure comme si elle-même avait été surprise : le bâton fut projeté assez haut en l’air, soit avec aucune chance de toucher quoi que ce soit. Alors qu’il allait avoir passé toutes les quilles y compris les 2 dernières comprenant le 8, sa trajectoire sembla soudain se couper net : il retomba presque comme la chute aléatoire d’une feuille morte.

Il semblait tantôt que la feuille-bâton allait se poser au sol sans toucher autre chose que de l’herbe, tantôt qu’elle allait entraîner avec elle les 2 dernières quilles, ce qui était tout autant un rapproché de la victoire pour l’AM. Plus personne ne parlait, chacun étant presque endormi par ce lancer et cette chute sans aucune tenue, sans aucune consistance. Je me préparais quant à moi à aller récupérer le bâton devenu feuille, pour inscrire le 12 prélude à la victoire. La feuille glissa légèrement sur la gauche des 2 quilles, du côté du 8 : elle n’allait donc rien toucher. Soit, je commençais donc à me mettre en marche.

J’avais presque fait un pas quand un léger frémissement sembla gagner le 8 : l’improbable était-il en train de se produire ? La feuille, dans son glissement vers l’herbe, avait effleuré le sommet de la quille. Restait encore à savoir, s’il vacillait, de quel côté le 8 allait s’étendre : la droite emporterait la 2e quille et par là-même l’insensé espoir de la BBC.

Le 8 vacilla effectivement, au hasard de l’improbabilité. Il hésita à se pencher à droite (rappelons qu’il venait d’être touché par la gauche, ce qui, d’après les lois de la physique, l’oriente en effet vers le côté opposé). Mais il se ravisa, remonta sa jupe de bois sur sa droite, et inclina la tête côté gauche. Après cette injure aux lois de la nature, il décida alors de s’en remettre désormais à la simple pesanteur, ce qui jusque-là n’avait donc pas semblé le cas. La manipulation du sort n’aurait pas pu être plus abjecte.

La BBC célébra donc sa chance inouïe par des cris aléatoires, vérifiant quand même de temps en temps via les ondes de ses téléphones si ses conjoints étaient bien là où ils devaient être. L’AM, belle joueuse, salua avec sincérité ses adversaires. Et Benjamin envoya un sms de remerciement à un contact inconnu.

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